vendredi 20 juillet 2012

Sectes, Coutumes et religions.


Inspiration : Article des Nlles Calédoniennes du 19/07/2012
Dérives de mauvaise foi
Constat !
Combien d’individus sont happés par les sectes,
Par de mauvais gourous prêchant de faux préceptes ?
Combien pensent y trouver réconfort pour leurs peines,
Ou amélioration de leur vie quotidienne ?
Si certains sont naïfs et se font abuser,
D’autre n’ont pas le choix et doivent s’exécuter.

Faux prophètes.
De fait, les faux prophètes  sont fichés par l’état,
Suivis par la police, parfois comme scélérat.
Mais il est difficile de prouver leurs délits,
Leurs victimes restant toujours à leur merci.
La justice doit juger une perte de liberté,
Qui est, généralement, impossible à prouver.
Cependant il arrive qu’un croyant présuré
Témoigne contre un mage et le fait enfermer.

Vraies coutumes ?
Mais le fait coutumier m’interpelle bien plus,
Car un chef imposant aux gens de sa tribu,
De suivre une religion, sectaire ou farfelue,
Ne peut être inquiété pour un quelconque abus.
Au nom d’une hiérarchie, historique et innée,
La chefferie décide du choix de ses sujets.
La coutume Kanak est-elle bien conciliable
Avec des libertés qui sont inestimables ?
Il est d’autres cultures de source océanienne,
Aux effets similaires, comme les mœurs wallisiennes.
Dans certaines paroisses, souvent très catholique,
Cette ethnie envahie les instances bibliques.
Et le denier du culte se trouve raboter,
Sous couvert de coutume, de solidarité.

Perspectives.
Dans nombre de pays, les grandes révolutions
Ont séparé l’état de toute religion.
La liberté de culte, pour être respectée,
Nécessite du Pouvoir une vrai neutralité.
Les chefs océaniens, quelques soient leur ethnie,
Doivent à leurs "sujets", cette liberté sans prix !

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Article des Nouvelles Calédoniennes du 19/07/2012

Dérives de mauvaise foi

Profitant de la crise frappant les églises historiques, les mouvements dits « sectaires » gagnent du terrain. Au bord de la mauvaise foi, certaines « dérives » non classées sur la liste des sectes ont toutefois le droit à une surveillance rapprochée.
Une association de défense des familles et des individus (ADFI) qui baisse les bras « affligée par l’inertie des autorités » et une mission sécurité au haussariat démantelée. Il semblerait que depuis 2009 les sectes et leurs mouvements affiliés trouvent en Nouvelle-Calédonie un terrain fertile pour leurs douteuses doctrines. Si une cellule locale de la Miviludes (1) garde un œil sur ces pseudo-églises, ces curieuses associations et sur leurs « maîtres à penser », celles-ci continuent de proliférer sur le Caillou.
Racines. La secte Moon a disparu, les Raéliens se sont exilés au Vanuatu et les Scientologues ont certes rapidement été boutés hors du territoire. Mais, à l’heure actuelle, plus d’une vingtaine de mouvements à caractère « dérives sectaires » mais aussi de nouveaux mouvements évangélistes « exclus » de leurs églises d’origine séduisent facilement et librement de nouveaux adeptes, si bien que certains rassemblent jusqu’à 3 000 fidèles. « Ces mouvements évangélistes, à la forte spécificité émotionnelle, sont liés aux besoins de satisfaction immédiate et d’encadrement alors que les structures traditionnelles s’effritent, soulignent Fabienne Robert et Mira Niculescu dans leur étude sur le champ religieux calédonien (2). Ils sont également un moyen d’échapper à l’emprise du droit coutumier. »
Pour les deux sociologues, la Nouvelle-Calédonie est aussi un « pays neuf » propice pour « les sectes et les petites églises parce qu’aucune religion historique [catholique et protestante] n’a eu le temps d’y creuser de profondes racines. » La crise de foi qui touche actuellement ces dernières explique également le prosélytisme galopant des mouvements « alternatifs » sur un Caillou souffrant du traditionnel paradoxe entre développement économique élevé et enchantement religieux important. « Notre première étude date de cinq ans, mais au vu du dynamisme des évolutions religieuses que nous avions déjà observées à l'époque, les mouvements ont dû largement s’implanter et leurs effectifs quadrupler », souligne Mira Niculescu.
Professeurs. « Les sectes ont déjà tué en Calédonie, mais les pouvoirs publics font encore de la démagogie et en attendant les sectes gagnent du terrain en suivant une stratégie précise », commente l’ancien président de l’ADFI, qui préfère rester discret et critique fermement les témoins de Jehovah, pourtant déclassifiés de la liste des sectes en France. Ainsi, la coutume kanak aurait participé à l’émergence de ces mouvements sectaires, la chefferie adoptant la nouvelle foi avant de la transmettre à tous les membres de la tribu. « Les médecins, chez qui l’on trouve beaucoup de prospectus sur ces nouvelles églises, tout comme les professeurs, sont aussi des cibles de choix », continue l’ancien président, qui a fondé son association après avoir découvert un prospectus sur la scientologie dans le casier de l’un de ses confrères.
Habiles rhétoriciens, ces professeurs jouent très vite les passeurs avant de devenir parfois pasteurs.
D’autres voient en la politique la cause principale de l’émancipation des petites églises et des dérives sectaires. L'ancien ministre de l’Outre-Mer, Pierre Messmer, aurait vu en elles le meilleur moyen de diviser le mouvement autonomiste de l'époque, mené par des fidèles en manque de référent.
Toujours est-il que les associations et mouvements montrés du doigt se défendent d’être sectaires, lançant « que la secte est toujours la religion de l’autre » [lire ci-dessous]. Reste que tous ont leur chef de file et leur doctrine et que la Miviludes surveille de près tout mouvement ayant un leader charismatique, une doctrine et des adeptes au portefeuille ouvert suivant davantage la parole du penseur que celle de Dieu.

(1) La Miviludes analyse et prévient le phénomène sectaire.
(2) « Le visage actuel du champ religieux calédonien : entre permanences locales et recompositions transnationales », Histoire et missions chrétiennes, juin 2008.

« C’est juste de la pure désinformation » : « Le gouvernement, à travers la Miviludes, contrôle tout ce qui est sectes ou dérives sectaires et nous n’avons jamais été inscrits comme tel, lance Rachel Guidi, de l’église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Notre église a toujours été une église chrétienne et si nous ne sommes pas chrétiens, je ne sais pas ce que nous sommes ! »
Depuis son arrivée sur le territoire, en 1968, l’église basée à Rivière-Salée se défend « contre les on-dit » qui font de ses adhérents des mormons ou des fidèles d’un mouvement sectaire. En mai, l’église a célébré la création de son premier Pieu
marquant le passage à 2000 fidèles et la belle abnégation de ces derniers. « Nous devons nous battre contre les idées reçues, mais notre église est ouverte à tous et rien n’est caché, continue Rachel Guidi. Quant à l'amalgame avec les mormons, il est fréquent mais simplement parce que notre
référence est le Livre de Mormon. »

Religion et cuisine : Et cette dîme demandée aux fidèles ? « Elle n’est pas obligatoire. Nous ne vivons pas non plus en communauté et tous nos enfants sont scolarisés et suivis médicalement. Nous ne sommes pas en marge de la société ! » « Selon l’inspiration de Dieu et comme le souligne la Bible, j’applique parfois la dîme mais elle n’est pas obligatoire, rejoint le pasteur André Ouckene, à la tête de l’église Foursquare. Nous ne sommes en aucun cas une secte ni un mouvement sectaire mais une grande famille d’une centaine de personnes. » « Nous classer dans les dérives sectaires, c’est juste de la pure désinformation, insiste le pasteur qui a créé cette église en s’écartant de l’église évangéliste de Pentecôte, suite à des « malentendus ». Je regrette qu’il n’y ait aucun débat. Classer les gens, c’est facile. Notre famille s’agrandit simplement parce qu’après mes prédications, certains sont touchés par mes propos. »
Du côté du Black Pearl, Charles Teu, membre de l’Association de groupe de jeunes du Pacifique, se défend d’appartenir à un mouvement à caractère sectaire : « Nous n’avons plus rien à voir avec l’église du Dernier jour (lire ci-contre).
Si nous vivons en communauté, c’est pour encadrer les jeunes. Il n’est plus question de mêler religion et cuisine. Nous faisons du pain marmite et de la restauration [Nouville et centre Tjibaou], c’est tout. »

Repères, La liste noire :
Vingt-deux mouvements à caractère « dérives sectaires » et nouveaux mouvements évangélistes « exclus » de leurs églises d’origine sont répertoriés en Nouvelle-Calédonie : Neil Thomas Ministery college biblique, l’église évangélique d’Antioche, Last Day Church, devenue l’Association de groupe de jeunes du Pacifique (Black Pearl), l’église adventiste du 7e jour, la Croix glorieuse, l’église néo-apostolique, l’église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, l’association Sahaja Yocga, l’association Reiki, l’association Soka Gakkai internationale, l’association de Vadja Triomphant dite « secte Mandarom », Sri Sathia Thaï, le partage international communication Maitraya, la communauté du Christ, Yahve-Qui suis-je ?, le Reiki Centre Gabriel, la famille missionnaire Donum Dei, l’assemblée spirituelle des Bahai’s, l’église sans frontière, l’assemblée de Dieu locale de Bouirou, Pacific Fire (fédération de l’église Foursquare) et l’église de la vie universelle.

Gourou violeur : Pasteur révoqué, policier déchu pour escroquerie et gourou de la petite Eglise du Dernier Jour, Robert Zaccharie, dit « Le Roi », est condamné, en décembre 2002, à six ans de prison ferme pour avoir abusé sexuellement des adolescentes de sa pseudo-église.

La justice donne raison aux Bahaïs : Le bras de fer qui opposait depuis quatre ans les adeptes de la foi bahaïe aux coutumiers de l’île des Pins a pris fin, en mars 2004, avec la condamnation d’Hilarion Vendegou et de trois responsables coutumiers, reconnus coupables du délit d’entrave à la liberté d’expression et de réunion. Ils doivent s’acquitter de dommages et intérêts au bénéfice de leur « victime » : une jeune femme qu’ils avaient empêchée de débarquer du Betico et de poser le pied à l’île des Pins pour y tenir un congrès bahaï.

Une arche de Noé : En mars 2006, Charles Némia, un pasteur de la petite « église de Yavé » fait construire une arche de Noé en béton, au bord de l’eau, pour préserver ses ouailles du raz de marée de 30 mètres qu’une révélation divine lui a annoncé comme imminent. Adultes et enfants ont suivi aveuglément sa prophétie.

Marion Pignot
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